VUE D'EN HAUT, LA QUESTION HA�TIENNE

L�actualit� nous en fait l��clatante d�monstration. Bill Clinton a �t� nomm� par Barack Obama coordonnateur de l�aide am�ricaine en Ha�ti. Et que fait-il pendant que les ha�tiens s�entretuent pour de l�eau et du pain et qu�on les fouette m�me pour les contr�ler? Eh bien monsieur est au club s�lect des dirigeants du monde � Davos, en Suisse. Parions qu�il doit se taper de gros montecristo.

Et � Londres, c�est Hamid Karzai qui a trafiqu� les �lections dans son pays, en Afghanistan, que l�on accueille en grandes pompes. Peu avant � Montr�al, d�autres dignitaires s�attablaient gras dur pour discuter de reconstruction � Ha�ti. Des observateurs ont compar� la rencontre � un Plan Marshall, tel celui qui a relev� l�Allemagne des ruines de la guerre. Moi, je compare plut�t cela au sommet de Yalta, quand les Alli�s se sont partag�s de bons gros morceaux d�Europe. Chacun des occidentaux se surveillant, afin de voir si les am�ricains ne vont pas remettre le grappin sur la perle des Antilles. Bienvenue les beaux contrats juteux de construction. Le non-dit, en ce qui concerne ce pauvre pays calamit�, c�est que �a emmerde r�ellement les grands de ce monde. Qu�est-ce qu�on en a r�ellement � cirer d�un pays qui ne rapporte rien, avec une majorit� d�illettr�s constamment branch�s sur Dieu et pire, qui s�entraident entre eux malgr� l�immense mis�re et l�abandon?

Pour le moment, on se force la conscience � r�unir de l�aide alimentaire. Mais vous voyez d�j� que le temps d�antenne consacr� � Ha�ti commence � se restreindre sur nos t�l�s. Attendez, lorsque d�buteront les Jeux olympiques de Vancouver. Vous allez voir qu�Ha�ti ch�rie va prendre le bord. Et ce qui se passera alors l�-bas sera la concr�tisation de l�enfer de Dante. J�exag�re � peine, mais on assistera peut-�tre � des sc�nes de cannibalisme avec des gens hagards circulant dans les ruines. Plus aucune lueur de vie dans les yeux. Apr�s tout, pourquoi s�en faire? C�est le pays des zombies. Rien de plus naturel. La mal�diction qui plombe Ha�ti aura malheureusement eu ceci d�utile, qu�elle sert � illustrer la barbarie capitaliste pr�sente qui n�a plus honte de s�afficher.

Retour � l�h�tel suisse qui accueille Bill Clinton. Une d�p�che� nous apprend de source inform�e qu�il aurait retourn� son chateaubriand en cuisine, parce que pas assez cuit. Dur, dur, de coordonner dans ces conditions l�aide humanitaire. Pour bien aider, il faut avoir le ventre plein. Charit� bien ordonn�e commence par soi-m�me. C�est �crit en toutes lettres dans les �vangiles et �a chasse la mauvaise conscience.

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